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    Ce mois-ci sort le premier numéro d'une nouvelle revue publiée par Delcourt : Star Wars Comics Magazine. Bi-mestriel vendu au prix de 6,50€ pour 128 pages, le magazine est disponible avec deux couvertures, ma foi assez sobres et classes. Dans un format comics un peu plus petit que les parutions VF de Panini ou Urban, le papier est glacé, ce qui me semble un inconvénient majeur pour les collectionneurs : ça se gondole facilement, ça s'abîme vite et c'est difficile à ranger dans une étagère.

     

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    Les deux cover que vous pouvez acquérir

     

    Passons au contenu de ce mag.

    4 récits (3 complets + la première partie d'une histoire divisée en deux) publiés. Chaque épisode est bien présenté avec sa situation chronologique et un petit résumé.

    Le premier, « Mythology » se présente comme une petite légende. Qui-Gon Jinn explique à son padawan Obi-Wan la raison pour laquelle un Jedi ne peut se laisser emporter par ses émotions. Très classique dans l'écriture, ça apporte un petit plus sur l'univers étendu. Un style graphique très cartoony mais qui se prête bien à l'histoire.

    La deuxième histoire est issue du Free Comic Book Day 2012. Bon, c'est gratuit, mais au moins ça a sa place dans la revue (rappelez vous Panini qui nous vendait un numéro gratuit qui vantait les mérites de l'ANPE new-yorkaise dans Spider-Man...). Solo et Chewbacca se retrouvent une fois de plus dans un sale coup avec des types pas très honnêtes. Très court et sans réel enjeux, avec une fin assez convenue, on aurait pu s'en passer, mais ça se lit très bien.

    On passe ensuite à la première partie du récit « Blood Ties : Boba Fett is dead ». Le tueur devient la cible, et Boba se retrouve à manger les pissenlits par la racine. Bien entendu, les choses ne sont pas aussi simples quand on s'attaque à l'un des mercenaires les plus renommé de la galaxie...

    Cette histoire est de loin la plus intéressante. Beaucoup plus d'enjeux puisqu'il ne s'agit pas d'un one-shot, des retournements de situations, des scènes d'actions, des planètes et des monstres, bref, tout ce qu'on attend d'un récit Star Wars.

     

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    Le dernier récit est beaucoup plus orienté « web-comic » et humour. Le Grand Moff Tarkin (ça sonne tout de même assez ridicule) présente les plans de l’Étoile Noire à l'Empereur Palpatine et à Vador, plans qui ne sont pas sans quelques défauts techniques.

    Encore dans un style cartoon, c'est assez drôle et ça se lit très rapidement. C'est le genre de petites histoires que je suis content de retrouver dans un magazine VF (mais faudrait pas qu'on nous file que du parodique à chaque fois, ça deviendrait lourd).

     

    2 autres rubriques viennent compléter ce magazine. La première est un dossier sur la genèse des Jedi rédigé par John Ostrander. On y apprend l'origine de ces chevaliers, l'histoire de la planète Tython qui fut leur enclave, la description des différents temples et le parcours du Padawan... Bref, c'est très complet et bien foutu, parfait pour les fans de l'univers étendu. Avec en prime de magnifiques planches de Jan Duursema, ça justifierait presque l'achat de la revue.

     

    La rubrique « Actu », située à la fin du magazine, débute par un petit article plus anecdotique sur Dark Maul. Vient ensuite une partie shopping (que j'affectionne et pour cause, ça me rappelle les bidules inutiles et indispensables présentés chaque mois dans Picsou Mag...) qui présente de magnifiques statues Sideshow (malheureusement très cher, mais il y en a aussi pour les bourses plus modestes). Enfin, une double page qui présente toutes les parutions Delcourt de l'univers Star Wars dans un ordre chronologique. La revue se termine sur les prochaines sorties librairies et la preview du n°2 (avec toujours deux cover très classes [note à moi même : il me faut absolument celle de Jabba] ).

     

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    Cette magnifique statue de Dark Malgus, grandeur nature, vous coûtera la petite somme de 6000$... 

     

    Un premier numéro très convainquant par son contenu. Si l'on excepte le numéro gratuit du FBCD (qui sera sûrement une exception, je justifie ça par le numéro 1 de la revue qui est toujours un risque en terme de ventes), le dossier est très intéressant et l'édito promet que chaque récit sera étalé sur maximum deux numéros, ce qui est une excellente chose pour ne pas perdre le fil de lecture (surtout avec un espacement de 2 mois entre chaque).

    Reste toujours ce problème de papier glacé très fragile et trop souple. Un soin tout particulier devra être apporté pour les collectionneurs. Enfin, je suis un peu déçu qu'on ait pas eu droit à des histoires se déroulant durant la période de l'Ancienne République (de loin ma préférée), mais j’attends la suite avec impatience.

    Reste la question légitime de savoir ce qu'il adviendra des comics Star Wars. Après le rachat de LucasFilm par Disney, les contrats avec Dark Horse ne seront plus renouvelés et la licence Star Wars en comics reviendra à Marvel. Delcourt va-t-il conserver les droits d'adaptation ? Bref, d'ici là, profitons des derniers comics Dark Horse qui sortiront, puisque ça fait 20 ans que la maison nous offre des histoires de qualités ayant développé l'univers étendu comme personne.

     

    DevilPoulet


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    Delcourt frappe fort en ce début d'année en publiant le premier tome d'Elephantmen en VF. Crée par Richard Starkings en 2006, cette série est un vrai casse-tête pour s'y lancer en VO. Delcourt à donc la bonne idée de tout publier dans l'ordre chronologique de lecture, et non de publication.

    La mini-série « Jouets de Guerre » (War Toys) ne fait pas partie de l'histoire principale mais se déroule avant.

     

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    Au XXIIIème siècle, un scientifique se met en tête de créer des hybrides mi-homme mi-animaux. Aidé par la société MAPPO, le projet parvient finalement à terme. Le premier homme-hippopotame naît dans un complexe top-secret, quelque part en Afrique. Le gouvernement africain commande alors plusieurs centaines de milliers de ces créatures, les Elephantmen. Conditionnés dès la naissance, ils ne vivent que pour tuer, détruire et obéir aux ordres. Allié à une force physique incroyable (puisque de nature animale), ils sont en quelque sorte les soldats parfait.

    S'en suit une guerre entre l'Afrique et la Chine. Parallèlement, un virus décime la majeure partie de la population Européenne. C'est dans ce contexte que l'on suit les français Yvette et son frère Gaston, résistants face à un conflit qui à prit le Vieux Continent pour champ de bataille.

     

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    Nos deux résistants aux noms bien français

     

    War Toys est avant tout un récit de guerre et de science-fiction. De nombreux parallèles sont établis entre cette guerre et les deux Guerres Mondiales. Comparés aux nazis, les Elephantmen sont rapides, efficaces, frappent vite sans laisser de survivants : c'est la Blitzkrieg. Les combats sont extrêmement violents, personne n'est épargné.

    Cette violence est renforcée par les dessins de non pas un, mais plusieurs artistes se succédant : Landrönn, Moritat, Boo Cook et Axel Medellin. Si le niveau est légèrement inégal, le ton reste constant : teintes de gris, poussière et fumée, sang, décors détruit. Tout cela rappelle fortement l'esthétique de films de guerre sur la seconde guerre mondiale tel que « Il faut sauver le soldat Ryan».

    Le problème majeur vient surtout des détails. Si les animaux sont relativement bien représentés (voir parfois même d'une façon assez « réaliste »), c'est au niveau des humains que le bat blesse. Des visages simples, parfois brouillons, a tel point qu'on ne distingue pas toujours qui est qui. De même, ce style brouillon rend certains combats et scènes d'actions un peu difficile à comprendre. Mais de manière générale, les dessins contribuent à cette ambiance malsaine, froide et violente, dans un ton presque post-apocalyptique pour les quelques survivants.

     

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    Le scénario sert surtout de grosse introduction à un monde beaucoup plus développé. En effet, la série principale se passe bien après, lorsque la guerre est terminée. Les hybrides se verront ré-introduits dans la société, avec tous les problèmes qui s'en suivent. Ici, on se concentre sur la guerre. Peu de dialogues mais beaucoup de narration et de description de la psychologie des Elephantmen. Ils sont l'arme parfaite, n'ont aucun sentiments, remords ni empathie. Du moins, c'est l'explication qu'en donnent les humains. Les deux protagonistes résistants ne sont finalement qu'un prétexte pour découvrir cet univers.

    Quelques questions sont soulevées : ces hybrides ne ressentent-ils vraiment aucune émotion ? Le conditionnement depuis la naissance à-t-il laissé uniquement le côté bestial et meurtrier des deux espèces mélangées ?

     

    Un premier tome qui se révèle donc une bonne introduction pour les lecteurs français. La série ayant d'excellentes critiques aux Etats-Unis, c'est sans trop d'appréhension que je vais suivre les parutions. Néanmoins, l'histoire peut laisser un peu sur la faim. L'on suit presque uniquement deux personnages humains pas extrêmement charismatiques, et j'aurais aimé découvrir plus en profondeur les hybrides. La quatrième de couverture réserve l’œuvre à un public averti, ce qui est confirmé par les dialogues crus et les scènes violentes.

    Je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter par ce premier tome. Une petite quinzaine d'euros pour près de 130 pages, un travail éditorial correct incluant les couvertures originales et la présentation des artistes. Seul détail, on ne sait pas quand paraîtra la suite et on espère que le délais ne sera pas trop long !

    DevilPoulet

     

     

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