• Detective Comics 900

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    Et voilà, une centaine de plus, on atteint donc cet avril le numéro 900 de l’iconique magazine Detective Comics qui publie essentiellement, depuis son #27, les aventures du dark knight. Pour l'occasion, DC nous propose un numéro spécial de 80 pages, portant modestement le macaron de « spectacular » (ben voyons) découpé en cinq parties distinctes dont quatre sont réalisées par Layman, l'auteur régulier du titre, et une par Tynion IV, le robin humain de Snyder. Le tout est entrecoupé d'arts de dessinateurs très divers, tels que Francavila, Nguyen ou encore Maleev. On a donc affaire, dès le début, à une formule éditoriale assez cheap pour un numéro normalement exceptionnel.

    The 900 : Layman & Fabok

    Cette partie, réalisée par l'équipe régulière du titre, est la plus longue et la plus dynamique. Comme l'anticipe avec une subtilité de camion-poubelle la couverture, l'auteur nous offre ce qui s'apparente à un plagiat de Spider-Island à la sauce Man-Bat. La baston et la destruction urbaine marchent main dans la main, ne laissant place à pas grand chose d'autre au milieu sinon à la bonne vieille phase du héros qui pantoufle dans son labo pour trouver le moyen scientifique de régler tout le tintouin. Seul le cliff final viendra nous rappeler qu'on se trouve bien dans un épisode de DC et non de TDK. Fabok soutient cette impression parpaing grâce à son trait moderne : attendez-vous donc à du muscle saillant qui s'illustre sur des pleines pages et autres créatures monstrueuses bodybuildées. TDK, on vous dit.

     

    Birth of a family : Layman & Clarke

    Ici, vous allez découvrir un court back-up qui sert à la fois de prologue à la partie précédente et d'anticipation, peut-être, vers un futur arc. Rien de très important à dire sur cette partie, dans le sens où conspuer son manque d'originalité reviendrait à tirer sur la bat-ambulance. C'est pas franchement folichon non plus du côté du dessin (notamment sur les visages de trois-quarts), mais rien de répugnant non plus. Très vite lu et tout aussi vite oublié en somme.

     

    War council : Tynion IV & Janin

    On met de côté Man-Bat-Island un moment pour passer au back-up de Tynion IV, ou comment un scénariste qui a rien à voir ici vient squatter, sous prétexte de numéro 900, pour placer une intro à son prochain arc sur Talon. L'histoire en elle-même n'est pas franchement mauvaise, il est toujours sympathique de retrouver des talons, mais n'a aucune autre utilité que de montrer quel vilain officiera dans Talon. Et c'est bien là le problème. Déplacée dans un numéro de Detective Comics normal, la présence de ce back-up dans le numéro 900 vire carrément dans le ridicule. Pourquoi choisir en auteur guest un auteur aussi mineur que Tynion IV, qui peine sérieusement à trouver son style, surtout lorsque l'on considère qu'il ne vient même pas faire la promotion du caped crusader, héros pourtant du magazine... Les dessins sont réussis dans l'ensemble, on ne pourra toutefois pas s'empêcher de souffrir pour le pauvre type en bas de la première page qui semble souffrir d'une scoliose particulièrement violente (liefeldienne diront certains).

     

    Birdwatching : Layman & Jonsson

    Layman s'attache, dans ce back-up qui met en scène les dessous de l'attaque des Man-Bats, à relancer l'intrigue qu'il développe depuis son arrivée sur le titre autour de la lutte de pouvoir pour le contrôle de Gotham. L'histoire en elle-même, correcte même si un peu téléphonée, a surtout valeur d'introduction et est , somme toute, assez excitante : à voir donc.

     

    Through a blue lens : Layman & Masters

    Dernière partie de l'issue, Layman ressert un schéma un peu trop éculé (mais qui lui a le mérite de nous rappeler que l'on se trouve dans un numéro anniversaire) : on suit un portrait rapide de Batman effectué de l'extérieur, par un homme de la rue (un policier en l'occurrence) qui l'a croisé . C'est rapide, exécuté sans grande finesse et le changement de point de vue n'apporte pas d'éclairage nouveau sur la perception du personnage, malgré la tentative de fournir un contrepoint grâce à la présence d'autres personnages hostiles au héros.

     

    C'est donc avec un sentiment de déception que l'on repose ce Detective Comics 900. Banal dans ce qu'il propose, il constitue une issue normale, beaucoup trop normale pour un numéro anniversaire. L'intégration des différents arts, malgré la relative laideur de certains, forme un bonus toutefois appréciable, voire réjouissant. A réserver, a priori, à ceux qui suivent et apprécient le run de Layman, puisque c'est précisément à eux que le numéro s'adresse à 80%.

    Simon

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