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    En 1987 est publiée dans trois des mensuels de l'homme-araignée de l'époque une saga qui restera dans les annales de Spider-Man : Kraven's Last Hunt, ou la dernière chasse de Kraven. Dans ce comic écrit par John Marc de Matteis et dessiné par Mike Zeck, on assiste à la dernière bataille entre Spider-Man et un de ses plus féroces antagonistes : Kraven le chasseur.
     
    Avant de parler de l'œuvre en elle-même, une brève piqure non pas d'araignée mais de rappel : en 1964 apparaît dans les pages de Amazing Spider-Man #15 un nouveau super-vilain, Sergei Kravinoff alias Kraven. Chassé de son foyer, Kraven traverse les continents où il se forge sa réputation de chasseur réputé pour finir en Afrique où une étrange potion lui confère une force, une vitesse et des sens accrus. Appelé à New York, Kraven engage son honneur dans le défi de vaincre Spider-Man., sa « proie ultime ». Super-vilain atypique dans le cadre des années 60, Kraven semble dépourvu de motivations crapuleuses.
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    1987. Kraven, dans un état proche de la folie du fait de son obsession et de ses échecs face à Spider-Man, désabusé face à un monde « moderne » auquel il est inadapté, conçoit un plan minutieux et machiavélique pour prouver sa supériorité sur celui qu'il considère comme sa dernière proie à vaincre, son objectif final, en faisant intervenir le monstrueux Vermin, pendant que lui se substitue à notre tisseur. Dans la majeure partie du comic, très adulte au demeurant, le scénariste focalise l'attention du lecteur sur le personnage de Kraven, qui exécute son plan d'une main de maître bien que visiblement troublé. Les évènements et les combats, constituant les rouages du plan du chasseur, s'enchainent de manière équilibrée, sans temps morts ni action abrutissante, avec une justesse de ton et une ambiance typique des années 80 en comics et du développement des histoires plus sombres et des anti-héros, catégorie à laquelle on peut presque rattacher Kraven dans La dernière chasse. L'enchainement du plan et l'ambiance oppressante confère à l'œuvre un rythme qui monte crescendo  et qui conclut le comic avec une fin tragique en apothéose.

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    Au niveau des dessins, on retrouve la patte de Mike Zeck, avec un style assez rétro (soutenu d'ailleurs pas le travail de Bob Sharen notamment en tant que coloriste et qui va dans ce sens) sur ce comic mais qui sert à merveille la narration. Les poses des personnages, les infimes détails au coin des cases, les teintes marron, noires et bleues, tout contribue à soutenir l'ambiance sombre (le cimetière, les égouts, le manoir sombre) qui sied parfaitement à cet affrontement final. Les plans sont un vrai régal, les phases d'actions sont percutantes, comme la lutte avec Vermin dans les égouts. Les poses des personnages lors des dialogues sont impressionnantes de justesse et de cohérence, les gros plans sur les protagonistes...En somme, un style rétro mais efficace et adapté à l'œuvre qu'il illustre avec une grande pertinence.

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    Kraven's Last Hunt constitue donc une œuvre relativement atypique dans l'univers Spider-Man, plus humoristique et léger que celui de certains de ses comparses : on a affaire ici à un comics adulte, sombre voir glauque parfois, à l'ambiance oppressante et à la violence débridée. Par ailleurs, la psychologie poussée du personnage principal, Kraven, et l'aboutissement tragique mais oh combien fin et subtil, sublimant la nature et les objectifs même du chasseur, donnent à cette oeuvre un cachet rarement égalé chez Spider-Man, voir même chez Marvel. Une saga donc indispensable,  à la lecture très agréable et laissant un vrai souvenir marquant, bien que tranchant avec le style habituel du tisseur.

    Kraven’s Last Hunt est disponible en TPB en VO pour 11€ et en VF, sous le titre « la dernière chasse de Kraven » dans la collection Marvel gold.

    Simon

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  • Les comics sont toujours difficile à aborder pour les newbies. Il est vrai qu'arriver dans l'univers Marvel et voir qu'il y a déjà 50 ans de contenu peut faire peur.

    Voici un petit récapitulatif des titres qui peuvent aider à se mettre dans le bain pour les X-Men.

    X-Men: L'intégrale

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    Panini sort depuis plusieurs années ( en rééditant peu à peu certains titres comme Spider-Man et Thor ) des intégrales ( label Marvel Classic ) reprenant les histoires d'un personnage ( ou d'un groupe comme ici ) depuis sa création.
    La première intégrale commence donc avec les années complètes 1963-1964. Ainsi on connaît le début des X-Men avec leurs premiers ennemis et leur design old-school. Bien entendu il ne faut pas être allergique aux vieux dessins et à la narration très lourde de l'époque.
    Les premiers tomes se trouvent à des prix parfois exorbitants. Malgré tout comme les X-Men vont bientôt fêter leurs 50 ans, on se doute que Panini va rééditer les premiers l'année prochaine.

     

    Wolverine l'intégrale : 


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    Tout comme les X-Men, Wolverine a eu le droit à son intégrale avec les années 1988-1989. Logan n'a eu le droit à des aventures solos que bien plus tard contrairement à d'autres héros ( Ce n'est pas le plus «  jeune » on pense à Deadpool apparut dans les années 1990 ).

    Wolverine est un cobaye de l'armée qui avaient pour but de remplacer tous ses os par de l'adamantium.

    Ici aussi il ne faut pas être rebuté par le style graphique et la narration d'époque ( bien que l'on ai fait un bond en avant fin 80 ).

    Les intégrales sont trouvables un peu partout bien que les premières ne le soient que sur le net à des prix très élevés ( comme pour quasi toutes les intégrales et c'est bien dommage ).

     

    X-Men Wolverines les origines : 

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    Wolverine Origins fait parti des incontournables Marvel. L'album est divisé en deux parties distinctes.

    Que peut on dire sur cet album ? Eh bien ici nous avons le droit à un chef d’œuvre. Bien loin de ce qui se fait chez les mutants en général, nous sommes ici en présence d'un récit dramatique de la fin du 19ème siècle. On est donc face à la jeunesse de Logan et de tous les drames de sa vie. On est témoins des horreurs qu'il a du affronter dès son plus jeune âge.

    Le récit est fort. Fort dans sa narration qui nous captive et nous attriste, fort dans ses dessins qui retranscrivent à merveille l'époque dans laquelle on se trouve ( bien qu'on ai jamais vraiment de précisions sur l'année ).

    La seconde partie se situe lorsque Logan retrouve la mémoire. On y voit ainsi la période de sa vie où il se trouvait au Japon et les liens qu'il a pu tisser au fil des années passé là bas. Cette partie est aussi très intéressante et dramatique.

    L'album est à posséder pour tous les fans de Wolverine. À la fois violent et poétique, on ne ressort pas indemne de ce récit.
     

    Marvel les grandes sagas : X-Men Deadly Genesis : 
     

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    Comprendre l'album :Pendant l'une des missions sur Krakoa ( l'île vivante ), les élèves de Xavier sont faits prisonniers par l'île elle même. Pour les sauver, le professeur X décide de créer une seconde équipe d'X-Men. Cet album est le moment de révéler certains détails de la mission de sauvetage des X Men sur Krakoa.

    Nous sommes ici face à un complément du récit de Len Wein paru en 1975. En gros cet album est à lire si vous voulez des informations supplémentaires sur l'histoire d'origine.

    On passe maintenant à la VO :

    X-Men the Dark Phoenix saga :

     

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    S'il y a bien un personnage emblématique dans l'univers des X-Men, c'est bien entendu Jean Grey, le phénix. On sait tous que Logan et Cyclope étaient amoureux d'elle et qu'à sa mort les deux ont étés très durement touchés psychologiquement.

    Cet album est donc la réédition de la saga Dark Phoenix qui conduira à la tragédie qui changera certains mutants à jamais.

    Encore une fois on a affaire à un récit très 90 dans ses dessins et sa narration. Cela ne plaira pas à tout le monde mais cela reste une pièce historique de l'univers des X-Men qu'il est important de lire.

    Deadpool Classic :

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    Parce qu'on ne peut pas parler des X-Men ( ou plutôt des mutants en général ) sans évoquer Wade Wilson le mercenaire schizophrène adepte des chimichanga. Créé par Rob Liefeld, Deadpool est à l'instar de Wolverine une victime du projet Weapon X. Seulement lui sera défiguré et aura de lourdes séquelles psychologiques. Il fera sa première apparition dans le titre New Mutants 98 et aura en 97 sa propre série.

    Les « Classic » sont (comme le fait Panini en France ) un rassemblement de l'intégralité des histoires ( du moins les premières années ) de deadpool. Dans le premier on a à la fois les histoires des new mutants et ses propres aventures.

    C'est une série d'albums qui vaut vraiment le coup pour le peu qu'on ai quelques notions d'anglais. Les premières histoires de deadpool sont à la fois hilarantes et violentes tout en étant parfois touchantes. Pour un fan de Wade ou pour un nouveau venu, cette collection est quelque chose à posséder.

     

    D'autres albums deadpool sont à posséder bien entendu comme le très bon il faut sauver le soldat wilson, the merc with a mouth ou bien encore toute sa collaboration avec Cable.

     

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    Avec cette liste ( non exhaustive ), les nouveaux venus ont de quoi faire pour ne pas se perdre dans l'univers des mutants. Je n'ai bien entendu pas parlé des sagas les plus récentes comme Messiah Complex , second coming, house of M ou plus récemment Schism car ils ne constituent pas un point d'entrée bien que très bons. Ce sont des albums que l'on lit avec quelques connaissances.  Bien entendu cet article n'est là que pour donner des pistes de lecture, il y a encore énormement de choses à découvrir par soi même dans le vaste univers de Marvel. .

    Cyborgwolf


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    Quand l'annonce que Mark Waid serait aux commande de Daredevil, l'excitation était à son comble. Le scénariste est notamment à l'origine de Kingdom Come ( réédité par Urban Comics ), il était donc normal d'attendre beaucoup du titre.

    Le volume 1 ( #1 - #6 ) répondait parfaitement à cette attente. Un scénario qui tenait la route et Paolo Rivera nous livrait des planches de toute beauté. On retiendra par exemple la double page magnifique où Murdock parle à Foggy en pleine rue.

    En juillet le duo Waid / Rivera était de retour pour le volume 2

    C'est en juillet que le tome 2 est sorti toujours par Waid Rivera.

     

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    Daredevil #1-#7-#10.1 The Amazing Spider-Man #677

     

    Nous avons ici le droit à 3 histoires différentes.

    La première partie du récit se situe en période de noël. Matt accompagne les enfants d'un orphelinat chaque année pour des vacances dans un chalet. Sur le chemin en car, le chauffeur, en voulant éviter une biche qui traverse la route sort de la route de montagne. Les enfants et Murdock sont éjectés dans un ravin et ils devront survivre et tenter de rejoindre la civilisation.

    La seconde histoire nous amène dans l'univers de Spider-Man. En effet Daredevil a récupéré un disque dur contenant des informations cruciales sur les 3 principales organisations terroristes en activité ( dont l'A.I.M et l'HYDRA ). Une mystérieuse voleuse est alors engagée pour récupérer le fameux objet.

    Puis nous avons le droit à un petit interlude. En effet pendant un moment de... « Détente » Murdock est appelé par son collègue. Un drame est arrivé au cimetière où est enterré son père : plusieurs cercueils se sont enfoncés sous terre et parmi les disparus, celui du père de Matt. Daredevil va donc devoir enquêter et trouver où ils ont été acheminés.

    Après cet interlude on revient sur cette histoire de données importantes et toutes les mésaventures que cela entraînera.

     

    Petite précision, l'épisode 677 de The Amazing Spider-Man est déjà présent dans un des albums de l'homme araignée. Il est vrai que c'est pratique pour ceux qui ne lisent pas la série ( et pourtant The Amazing Spider-Man est à lire ! ) mais ceux qui ont les albums de Spider-Man et de Daredvil peuvent se sentir lésés.

    La première partie où Murdock est perdu avec les enfants est intéressante. Matt ne pouvant ressentir les vibrations dans la neige, il est du coup totalement sans repères. Cela veut donc dire qu'il est en position de faiblesse. Autant dire que c'est réussit. On sent toute la faiblesse de Murdock et son désespoir naissant. La fin de l'aventure est d'ailleurs assez touchante et on fini ce chapitre avec un petit sourire. Un conte de noël pas trop long pour éviter que l'on s'en lasse.

    La seconde histoire ( on dira que c'est un tout pour plus de facilité ) est elle aussi de très bonne facture. Sa rencontre avec Spider-Man est plutôt drôle et on voit les différences dans leur manière de voir les choses. La partie suivante où Daredevil est en proie avec la voleuse puis les trois organisations terroristes est très bien rythmée et se laisse suivre. On y voit l'homme sans peur sous un autre visage et la fin est particulièrement réussie.

    Enfin la dernière histoire ( plutôt l'histoire coupant celle sur l'AIM / Hydra … ) où Murdock tente de retrouver le cercueil de son père sous terre est plutôt banale. Elle n'est pas mauvaise à proprement parler. Elle se laisse suivre mais n'est pas pour autant transcendante. On arrive à la fin avec un petit ' mouais '. Certainement pas ce qu'on a lu de meilleur chez Daredevil.

     

    Coté dessin, Rivera nous livre un travail de même qualité que sur les 6 premiers numéros. C'est beau dans un style assez spécial. Cela donne une fluidité et un plaisir de lecture non négligeable et les scènes en civil ont un cachet propre. Toutes les pages ne sont pas parfaites, on voit une baisse de qualité ( pas forcément flagrante ) sur la fin, mais cela n’entache pas le plaisir de lecture.

     

    Au final, cet album, bien que pas aussi prenant que le fut le premier ( on a plus la surprise de découvrir quelque chose de très bon ), est de très bonne facture. Malgré une petite baisse de régime qui prouve qu'on est quand même loin d'un Born Again pour le numéro 9, on apprécie l'oeuvre globalement.

    Fans de Daredevil ou novices, n'hésitez pas car ça vaut le coup.

     

     

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  • The Punisher – La fin (2005)

    Scénario de Gath Ennis, dessin de Richard Corben 

     

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    1976. La troisième guerre mondiale à eu lieu. Les états se sont détruits sous le feu nucléaire, le monde s'éteint. C'est dans cet univers apocalyptique qu'on retrouve Frank Castle, devenu vieux. Contaminé par les radiations, il sait qu'il ne lui reste que quelques jours à vivre. Non, il ne profite pas de ses derniers moments pour verser une larme en se remémorant ses aventures passées. Il se met en chasse, pour son ultime traque, sa dernière victime.

     

    Le récit porte bien son nom. C'est la fin de tout : la fin de l'humanité, la fin de Frank Castle, le point final au but qu'il a poursuivi toute sa vie. Le comic est très court, un cinquantaine de pages, et donc très dense. La difficulté était de mettre en place une intrigue dans un monde crédible et réaliste sans pour autant occulter le scénario même et l'histoire, et Ennis prouve une fois de plus qu'il est un maître dans l'écriture. Parallèlement, l'auteur aborde plusieurs thèmes : l'écologie, la violence, la guerre, les grandes sociétés... de façon assez convenue, mais sans jamais tomber dans le cliché et la parodie.

     

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    Chaque planche, chaque case est magnifique. Richard Corben maîtrise les décors apocalyptiques et joue énormément sur les contrastes : les couleurs, les ombres, mais également le style. On passe de certaines cases très réalistes à des dessins beaucoup plus cartoony, mais la violence est bien là, dans les arrières-plans, dans ces piles de cadavres, dans le récit de cette fin du monde qu'on découvre petit-à-petit, jusque dans la décomposition progressive du visage de Castle.

     

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    Corben alterne entre des cases réalistes et cartoonesques      
     

    Les motivations du Punisher sont dévoilées vers la fin, maintenant la tension et le suspens tout au long de l'histoire. Sans offrir quelque chose de novateur au personnage (depuis la mort de sa famille, il est presque toujours animé par la vengeance), Ennis l'humanise dans sa cause tout en gardant cet aspect violent et froid qu'on lui connaît. Le climax est atteint lors d'une « tirade » de Castle, révélant la pourriture d'une humanité qu'il haït au plus profond de lui-même.

     

      Sorti en 2005 sous le label MAX, The Punisher : la fin est un récit violent, dur et émouvant. De par son traitement du personnage, ses thèmes abordés et son aspect graphique si particulier, Ennis et Corben closent magistralement une vie entière dédiée a la vengeance et à la violence. Plutôt destiné à un public averti, le titre peut toutefois être lu par des novices n'ayant pas une grande connaissance du personnage.

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    L'histoire du Punisher est dans l'ensemble assez connue. Frank Castle ancien soldat de l'armée américaine prend une retraite bien méritée aux États-Unis. Sa famille sera abattue dans un parc sous ses yeux tandis qu'il sera laissé pour mort. Par la suite il devient The Punisher dans un but premier de venger sa famille puis de rendre justice.

    Mais ce qu'on sait moins, c'est qu'à fait Frank Castle avant de revenir aux USA ? Et surtout, The Punisher était-il présent en Castle avant son retour au pays ? C'est ce à quoi Garth Ennis va répondre dans la mini-série Born sortie originellement en 2003 et comprenant 4 numéros. L'album sortira en 2004 puis sera réédité en 2006.

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    Contient les numéros de Born #1-#4

    La guerre du Vietnam est un bourbier dans lequel les États-Unis se sont empêtrés. Les soldats sur place ne croient plus en la victoire et s'adonnent à des horreurs que ce soit sur les soldats ennemis ou les civils. La guerre est bientôt fini et les soldats sont extraits du pays petit à petit. Frank Castle est resté sur le terrain avec une petite unité d'hommes pour défendre le centre militaire Valley Forge. Dans ces derniers jours de guerre, Castle est témoin de nombreuses horreurs qui le rendront de plus en plus instable. Cependant alors que les soldats commettent des actes immoraux, lui refuse que ses hommes ne soient pas des soldats exemplaires.

     

    Il faut tout d'abord préciser que l'on a ici le droit à plusieurs points de vue sur la guerre. Celui de Castle et ceux de certains des soldats de son unité.

    Les différentes pages concernant Frank sont assez courtes mais vont à l'essentiel. Il ne parle que très peu et agit de manière simple et efficace. Cependant au fur et à mesure que le récit avance, on sent l'instabilité de l'homme qui tend à développer une schizophrénie naissante.

    Les passages du points de vue des hommes de Frank sont eux aussi très intéressants. Castle leur fait peur et leur impose en même temps le respect. Ils sont aussi face aux horreurs de la guerre et réagissent en conséquent alors qu'eux aussi tentent de s'adonner à des pratiques barbares.

    La force de cette mini-série est sa violence et sa cruauté. Bien que ce ne soit pas forcément un gage de qualité, ici cette violence permet de retranscrire avec brio la guerre du Vietnam. La dégradation psychologique des différents protagonistes est aussi très bien amenée. On sent que certains personnages avaient déjà des problèmes avant cette guerre qui n'arrangera rien. La fin de cette mini-série est particulièrement réussie : Le lecteur ne ressortira pas indemne de cette série.

     

    Au dessin c'est Darick Robertson ( Fury MAX – Peacemaker ) qui réalise ici une très bonne prestation. Les différentes planches sont criantes de réalisme et les combats inévitables sont mis en scène avec force. Le récit tout entier est ultra violent et parfois gore. Ainsi les affrontements armés sont presque surréalistes. Pourtant le tout reste crédible et on prend «  plaisir » ( guillemets au cas où un « journaliste » de libération prendrais les fans de comics pour des James Holmes potentiels ) à suivre tout cela. Les phases où l'on ne fait que suivre les pensées des personnages sont aussi très belles. Pas de doute, Robertson a un talent pour dessiner des personnages et des environnements criants de réalisme.

     

    Punisher : Born est une œuvre violente et complexe. On suit à la fois la tentative de survie d'une unité en territoire ennemi mais aussi leurs états d'âme. Bien évidemment c'est à un titre Punisher dans la série MAX, il faut donc s'attendre à un niveau de violence très élevé ( bien qu'on atteigne pas le niveau de la série The Punisher ( toujours éstampillé MAX ) arrivant quelques temps plus tard ). Cette œuvre ( appellons les choses comme elles sont ) n'est donc à conseiller qu'à un public averti ayant déjà eu affaire à Frank Castle ou à une série MAX. Quand-aux fans du Punisher, eux ils peuvent foncer tête baissée.

     

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    Cyborgwolf


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