• Superman : Earth-One

     

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    Dès les années 50, l’univers des comics DC se révèle divisé en de nombreux mondes parallèles (appelés « earth », soit terre en français) présentant des caractéristiques plus ou moins différentes les uns des autres. C’est toujours le cas en 2010, date à laquelle l’auteur J. Michael Straczynski (amazing spider-man, wonder woman) écrit le premier titre de la nouvelle Earth-One : Superman. Le principe de ce monde, pour l’instant composé de deux séries seulement, est semblable à l’univers Ultimate de Marvel : on découvre un reboot des séries, de nouvelles origines aux héros, dans le contexte spatio-temporel du XXIe siècle. Une question se pose toutefois : après les travaux d’auteurs comme John Byrne, Jeph Loeb ou Mark Waid pour ne citer qu’eux, y-a-t’ il encore un créneau pour combiner innovations, nouveautés et origines de Superman ?

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    Le premier aspect marquant du titre consiste dans l’orientation nouvelle du personnage : on a plus affaire ici à Clark Kent adulte, musclé et à la morale inflexible mais à un Clark Kent jeune homme de 21 ans, mince, perdu entre une différence qui l’éloigne des hommes, une incertitude face à l’avenir et un désir certain de répondre à l’éducation de ses parents (sensiblement plus jeunes que dans la continuité normale). JMS découpe son récit en deux parties très liées mais bien distinctes dans l’ambiance : la première traite de l’indécision de Clark, fraichement débarqué à Metropolis, quant au sens à donner à sa vie : doit-il utiliser ses pouvoirs pour lutter contre le mal, pour la science, honorant ainsi le souhait de ses parents, pour le sport…etc, doit-il se cacher pour tenter de vivre comme n’importe quel homme ? Cette partie, très bien traitée par l’auteur et surtout véritablement originale, conserve toutefois plusieurs éléments du mythe : la découverte de Clark bébé, l’équipe du Planet (malgré un Jimmy Olsen agréablement plus percutant)…La seconde partie, quant à elle, prend la direction du titre d’action et installe le personnage dans son rôle de Superman à grand renfort d’une invasion extraterrestre dont on ne dira rien de plus pour éviter le spoil. Cette deuxième partie est efficace à défaut d’être aussi originale que la première : elle a le mérite d’expliquer de manière relativement crédible le choix de Kent de devenir un héros, et présente même quelques éléments intéressants dans les flashbacks. La partie scénario est donc bien soignée, agréable à découvrir d’abord, distrayante ensuite, et trouve sa place entre créations nouvelles (que l’on aurait aimé hélas plus nombreuses) et éléments indispensables du mythe.

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    Au niveau des dessins, on retrouve l’artiste Shane Davis (final crisis : red lanterns, quelques numéros deSuperman/Batman), avec un style moderne et précis qui colle parfaitement à la réactualisation moderne voulue pour les Earth-One. Dès les premières pages, le character design de Clark frappe puisqu’on le découvre en sweat noir à capuche rouge, dans une tenue qui rappelle beaucoup le héros du jeu Prototype. Toutefois, la volonté moderniste a son revers, et on perd l’aspect original et déco que peut revêtir Metropolis pour trouver une métropole somme toute très classique, semblable à New York. Les phases d’action n’en sont pas moins très dynamiques, les vues de bâtiments et de ville remarquables et les intérieurs réalistes, cohérents. Le design du costume, pour sa part, oscille avec efficacité entre le moderne et le classique et ne dénote pas dans le décor : une réussite de ce point de vue.
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    En conclusion, l’équipe artistique remplit plutôt bien son contrat avec ce Superman : Earth-One moderne, tour à tour intimiste et dynamique. Le personnage de Clark gagne en humanité voire en crédibilité ce qu’il perd en perfection, et c’est sûrement ce point-là qui divisera le plus la communauté des fans de comics : ce n’est qu’à condition de faire une légère concession sur le caractère habituel de Supe que l’histoire que veut nous conter JMS est appréciable pour les connaisseurs. A l’inverse, comme dans le cas de l’univers Ultimate de Marvel, ce Earth-One, qui ne nécessite pas de prérequis, peut constituer une bonne entrée dans le monde du comics de super-héros modernes pour un néophyte, à condition que celui-ci possède un niveau moyen en anglais, puisque Earth-One n’est pas (encore ?) paru en France.

     

    Simon

    Superman : Earth-One est disponible en HC pour environ 15€, une suite est prévue pour le 13 novembre 2012.

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